Fiche technique
Titre : Les Dragons de la Cité Rouge
Auteur : Erik Wietzel
Genre : Fantasy
Langue : Français
Édition : Milady
Nombre de pages : 384
Date de parution : 28/08/2015 (réédition, France)
“Le prince héritier de Redfelt a été enlevé. La rançon ? Une épée magique, jusque-là conservée dans les profondeurs de la citadelle. Sa lame retiendrait prisonnières les âmes des dragons qui ont failli réduire Redfelt en poussière trois siècles plus tôt.
Mais les émissaires royaux ont disparu, ainsi que la rançon. La reine Éline se tourne alors vers Alec Deraan, un chasseur de primes. Ils furent amants à l’époque où il était un officier de la couronne promis à un brillant avenir. Aujourd’hui, c’est un loup solitaire dont le seul ami est un dragon. Car Alec cache un secret : il est possédé par une démone aussi séduisante que dangereuse, un succube qui lui prête main forte en échange de l’exclusivité de ses faveurs.
Troublé par ses retrouvailles avec une souveraine qu’il lui est interdit d’aimer, Alec accepte la quête à contrecœur et s’envole vers des contrées lointaines. Le temps presse : les dragons de l’épée pourraient se réveiller et achever la destruction interrompue il y a trois cents ans.”
Mon avis
Ma note : (3.5 / 5)
Je pense en avoir déjà parlé ici, mais si vous ne le saviez pas, c’est maintenant chose faite : j’adore les dragons. Il y en a qui aiment les licornes, les griffons et autres animaux mythiques… Moi, mon préféré, c’est le dragon. Alors, forcément, quand je vois un livre qui parle de dragons et que je n’ai pas encore lu, il atterrit dans ma pile à lire. Et puis, soyons honnête, même sans ça, la couverture est magnifique (un dragon, une meuf badass, du rouge partout), donc je l’aurais forcément repéré à un moment. Enfin bref, Les Dragons de la Cité Rouge a quand même attendu une bonne année entre mon achat et ma lecture, et si j’ai quelques petites choses à lui reprocher, je regrette tout de même d’avoir attendu aussi longtemps.
Dans ce roman, on suit donc Alec Deraan, mercenaire chasseur de prime, et son dragon, Arkan. Alors qu’il se trouve loin de Redfelt, il accomplit une mission, sans savoir qu’il va mettre le doigt dans un engrenage sans nom… Il se retrouve donc à courir après le jeune prince de Redfelt, la fameuse épée magique à la main, et enchaîne voyages et péripéties les uns après les autres.
“Quand je me regarde dans un miroir, je vois un chasseur de primes égoïste, épris de liberté et d’argent.”
Dans l’ensemble, j’ai pas mal apprécié ma lecture, même si au début j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire et à m’attacher aux personnages. Alec est quelque peu anti-héros sur les bords, un peu tête à claques par moments et Éline m’a sérieusement donné envie de la secouer dans tous les sens. Heureusement, Nathan, le fils d’Éline, Arkan le dragon et Shen Sey la succube (bien badass, même si parfois agaçante) sont là pour rééquilibrer la balance.
Au niveau de l’univers, il est relativement bien construit, les informations données sont claires et concises, mais le roman aurait gagné à être un peu plus long avec un peu plus de détails sur l’univers. À mon sens en tout cas, et vu que j’aime les gros pavés plein de détails, bon… Mon avis est probablement pas très objectif là-dessus. Dans tous les cas, on voit du pays, on voit du peuple, et différents peuples même : des elfes, des nains, des dragons, des humains, des nomades, des sorciers, des fantômes… Peut-être un peu trop de types de personnages vu la brièveté du roman, on sent que certains personnages apparaissent juste pour dire « eh, regarde, y a un autre type de peuple encore » – bon, j’exagère sans doute un poil, ils ont tous un rôle (parfois très minime certes) mais là encore, c’est mon ressenti personnel.
Autre point positif, avec cette profusion de personnages, c’est qu’on a des scènes de différents points de vue. Essentiellement Alec, Éline, Nathan et Meg-Hator (que je n’ai pas évoqué plus haut mais qui est un personnage tout aussi important). Ça permet d’avoir une vue d’ensemble de la situation et de se demander comment tout va se goupiller dans le bon sens ; personnellement, c’est une des choses que je préfère dans mes lectures : du coup, je me creuse la tête pour comprendre où tout ce qui est raconté va me mener.
“La patience : grâce à toi j’ai fait assez de progrès pour attendre le bon moment et te tuer.”
Cela dit, il y a quand même quelques points négatifs qui ont donné un goût d’inachevé à ma lecture. À commencer par Shen Sey, ou du moins, son histoire (son absence d’histoire, devrais-je dire). S’il y a bien quelque chose qui m’agace dans un roman, ce sont les questions qui restent sans réponse une fois la dernière page tournée. Si encore il y avait une suite, bon, je prendrais mon mal en patience… Mais malheureusement, ici, ce n’est pas le cas. On a donc quelques scènes dans le roman qui la concernent, qui évoquent de façon quelque peu évasive sa nature et son passé, il y a même un lieu qui lui semble lié, lieu par lequel Alec et ses compagnons passent et où ils vivent quelques péripéties… On sent donc que l’auteur a voulu proposer un avant-goût pour une potentielle suite, maiiiiis… À priori, pas de suite prévue. Donc mes interrogations à son sujet restent sans réponse et moi, je reste frustrée. C’est dommage !
A cela, j’ajouterais que la narration m’a dérangée par moments. Pas grand chose, l’auteur – qui est Français au passage – a une plume plutôt chouette, fluide et facile à lire, mais de temps en temps, il y a des flash-backs, des scènes passées ; plutôt commun, sauf que ces flash-backs se mêlent à la narration. Et j’ai trouvé que parfois, c’était difficile de saisir la frontière entre le passé et le présent. Je pense que le roman aurait gagné à être structuré différemment, à ce niveau-là… Mais après, peut-être que j’ai aussi trop l’habitude des flash-backs en italique au début des chapitres comme ça se fait beaucoup…
“Toi et moi sommes des parias. Personne ne veut nous aimer pour ce que nous sommes.”
Enfin, dernier point négatif et le plus gros à mon sens : la bataille finale. Je ne souhaite pas trop en dire au risque de spoiler, mais disons que tout le long du roman, l’auteur nous répète une certain nombre de choses, sur les dragons enfermés dans l’épée Magioris, sur les sorciers à l’origine de leur enfermement, sur le pourquoi du comment ils ont été enfermés… Sauf que, de mon ressenti, la bataille finale n’est pas à l’image de tout ça. Alors, certes, le contexte est différent, et Alec et ses compagnons bénéficient d’un avantage (voire plusieurs) supplémentaire, mais j’ai trouvé cette bataille beaucoup trop précipitée. Parce que pour le coup, ça se passe vraiment sur les dernières pages, sur une quinzaine de pages tout au plus. Et ça m’a vraiment donné l’impression que l’auteur voulait en terminer rapidement, après avoir baladé ses personnages dans presque tout le pays. Après, il faut nuancer bien sûr… J’ai tendance à beaucoup apprécier les batailles épiques, avec de multiples rencontres entre les adversaires, ce qui n’est pas franchement le cas (ou à peine) dans ce roman, donc une fois de plus, c’est mon ressenti, et il n’est pas universel. J’aurais tendance à penser que quelqu’un qui préfère les tomes uniques aux longues sagas (mon inverse total, donc) appréciera nettement plus la brièveté de cette bataille que ça n’a été mon cas.
Bref, pour conclure cette chronique qui commence à être un peu longue, je pense que Les Dragons de la Cité Rouge aurait gagné à être un peu plus abouti sur la fin et moins prolixe en terme de personnages, mais ça reste une lecture plutôt sympathique pendant laquelle j’ai passé un bon moment. J’espère quand même qu’Erik Wietzel sortira, un jour, une suite pour approfondir son univers, et surtout répondre à toutes les questions en suspend (Shen Sey !)… En attendant, j’ai tout de même acheté ce roman, et je vous le conseille si vous aimez les tomes uniques et n’êtes pas aussi frustrés que moi par l’absence de certaines réponses une fois la lecture terminée 🙂
Mais peut-être que vous l’avez déjà lu ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ou à donner le lien de votre chronique si vous l’avez chroniqué ! Et si ce n’est pas le cas, dites-moi si ma chronique vous a tout de même donné envie de le lire 😉
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